Voici 3 confessions de foi de personnes ou église profondément engagées dans leur ministère ou dans la société.
La première est de Martin Luther King. Pasteur chrétien baptiste et militant non violent afro-américain pour le mouvement américain des droits civiques, fervent militant pour la paix et contre la pauvreté. Il a été assassiné en 1968.
Aujourd’hui, dans la nuit du monde et dans l’espérance de la Bonne Nouvelle, j’affirme avec audace ma foi dans l’avenir de l’humanité.
Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.
Je refuse de croire que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille balloté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité d’influencer en quoi que ce soit le cours des évènements.
Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoile du racisme et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité.
Je refuse de faire mienne la prédiction cynique que les peuples descendront l’un après l’autre dans le tourbillon du militarisme vers l’enfer de la destruction.
Je crois que la vérité et l’amour sans conditions auront le dernier mot effectivement. La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort.
J’ose croire qu’un jour tous les habitants de la terre pourront recevoir trois repas par jour pour la vie de leur corps, l’éducation et la culture pour la santé de leur esprit, l’égalité et la liberté pour la vie de leur cœur.
Je crois également qu’un jour, toute l’humanité reconnaîtra en Dieu la source de son amour.
Je crois que la bonté salvatrice et pacifique deviendra un jour la loi. Le loup et l’agneau pourront se reposer ensemble, chaque homme pourra s’asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et personne n’aura plus raison d’avoir peur.
Je crois fermement que nous l’emporterons.
Amen.
La deuxième est de Reinhild Traitler. Elle est née en 1940, a travaillé pendant de nombreuses années au Conseil œcuménique des Églises à Genève et a dirigé la Conférence évangélique et le Centre d’études de Boldern jusqu’en 2003. Elle s’était engagée dans l’apprentissage interreligieux, animait des ateliers d’écriture et donnait des conférences. Elle vivait à Zurich. Elle est décédée en octobre 2022.
Je crois au chemin.
Je crois que nous pouvons nous lever contre la contrainte et contre la souffrance, ressusciter dans la plénitude de la vie.
Je crois que nous pouvons partager le pain et la diversité de nos rêves
Et que la terre se renouvelle dans une vie commune entre les hommes et femmes.
Je crois que nous sommes guéris
En nous confiant mutuellement nos douleurs,
Plein de vigilance et de tendresse pour le désir des autres.
Je crois que le ciel s’ouvre toujours à nouveau,
Et que sa force indomptable s’accroît
Dans chaque fleur et dans chaque arbre, comme dans nos corps.
J’espère que je danserai dans la robe rouge et or de ton amour.
La vie est chuchotée, espérée et éternelle.
La troisième est de l’Église évangélique de Polynésie française (écrite en 1997). L’église a été amenée à intervenir officiellement pour la défense des terres, de l’environnement et le maintien de l’identité culturelle Maohi.
Je crois au Dieu unique qui a créé toutes choses.
Il a créé mon Fenua, un pays vraiment beau,
Le ciel, l’air, le sol et la mer.
C’est de là que viennent ma vie et celle de mon peuple.
Ils sont les symboles de l’amour de la grâce,
Que Dieu a donnés à nos ancêtres,
Et dont je suis l’héritier aujourd’hui.
Je crois en Jésus-Christ.
C’est la parole de Dieu faire chair.
Il a souffert sous Ponce Pilate.
Il est mort sur la croix pour mes péchés.
Il est ressuscité des morts.
Il est monté à la droite de Dieu.
Il reviendra pour accomplir son royaume de paix.
Je crois en l’Esprit de bien.
Il est le pouvoir de Dieu en ce monde.
Je crois à la résurrection du corps.
Je crois à une vie sans fin.