Considérée par beaucoup comme étant le plus grand succès de Bruce Springsteen, cette chanson se présente comme une méditation sur les difficultés de la vie. L’analyse de Jonathan Hanley.
Ces hits entrés dans l’histoire.
Le titre de ce morceau, «Danser dans l’obscurité», est une métaphore qui évoque une vie vécue dans l’incertitude voire le désespoir.
Même si le chanteur s’adresse à sa «chérie» à plusieurs reprises, ce tube est loin d’être une chanson d’amour, et se présente plutôt comme une méditation sur les difficultés de la vie. Considéré par beaucoup comme étant le plus grand succès de Bruce Springsteen, les paroles évoquent plusieurs des thèmes chers à l’univers de cet artiste : les contraintes des classes ouvrières, le désir d’un ailleurs toujours hors de portée et la désillusion d’une vie qui ne mène nulle part.
Le protagoniste principal semble travailler toutes les nuits : «Je me lève le soir, je rentre chez moi le matin, je suis juste fatigué, lassé d’être moi.»
Il aimerait changer ses circonstances, mais il vit dans un «trou pourri», et c’est toujours «ailleurs» que quelque chose se passe. Arrivé le week-end, il va sortir avec sa chérie pour aller danser, mais il sait qu’en dansant, ils cherchent surtout à oublier l’obscurité de l’incompréhension, les questions sans réponse et la lassitude d’une existence sans lendemain : «La radio est allumée et je me bouge. Je regarde dans le miroir. Je suis prêt à tout ce soir. Même si nous ne faisons rien d’autre que danser dans la nuit noire.»
Peut-être l’amour de sa chérie lui apportera la flamme pour raviver le feu? Mais l’auditeur entend déjà poindre la déception dans le refrain : ils continueront à danser malgré les ténèbres qui ne laissent aucune place à la lumière du jour. Le rôle d’un artiste n’est pas forcément d’affirmer ses propres convictions, mais d’exprimer la vision du monde qu’il perçoit chez les gens qui l’entourent. Impossible donc de savoir si Bruce Springsteen lui-même adhère à une vision aussi sombre de la vie. Plusieurs de ses textes feraient penser le contraire, avec des évocations parfois explicites d’une forme de foi faite d’espoir et de lumière. Ainsi, «Dancing in the Dark» peut être entendu comme un hommage à ceux qui persévèrent malgré les ténèbres, la violence et le désespoir. Mais un tel texte ne peut qu’interroger tout chrétien quant à la manière dont il ou elle brille dans l’obscurité de ce monde en reflétant la lumière du Christ.