La croix huguenote, la rose de Luther : histoire et symbolique

Ses origines restent mystérieuses. Il semble qu’elle ait été imaginée par l’orfèvre nîmois MAYSTRE qui habitait 4 rue du Marché en 1688 (trois ans après la révocation de l’Edit de Nantes). Son succès fut immédiat, d’autant plus qu’elle échappait aux persécutions car elle dérivait d’une décoration à la fois officielle et catholique (la croix de l’ordre du Saint-Esprit). D’autre part, elle permettait d’avoir sur soi une croix différente de la croix catholique abhorrée. Elle est par excellence le bijou protestant.

La croix huguenote, appelée ainsi depuis la fin du XIXe siècle, est composée d’une croix de Malte, les branches sont reliées entre elles par un motif circulaire sur lequel on distingue 4 fleurs de lys (comme sur la croix de l’ordre du Saint-Esprit) et qui forme entre chaque branche un cœur, à la fois symbole de l’amour de Jésus pour nous et rappel de son commandement : « aimez-vous les uns les autres » (Jean 13.3-4). Les pointes aux extrémités de chaque branche sont arrondies en forme de boules et au nombre de huit comme les béatitudes.

En bas, la colombe en pendentif représente évidemment le Saint-Esprit qui descend du ciel sur nous.

La rose de Luther

Luther n’était pas noble, mais après la Réforme, il a reçu du Prince-électeur de Saxe, Frédéric le Sage, comme d’autres bourgeois, le droit de se créer des armoiries. Rappelons-les : un fond bleu-ciel, cerclé d’un anneau d’or. Au centre, une rose blanche avec un coeur rouge. Sur le coeur, une croix noire. Le sens de la rose est le suivant suivant Luther :

« D’abord, il faut une croix noire dans un coeur. Ce dernier a sa couleur naturelle, afin que je me souvienne que la foi au crucifié nous rend bienheureux.

Car, si on croit du fond du coeur on est justifié.

Bien qu’il s’agisse d’une croix noire, instrument de mort et de douleur, elle laisse au coeur sa douleur, elle ne corrompt pas la nature ; c’est-à-dire qu’elle ne (nous) tue pas, mais (nous) laisse vivants.

Car le juste vivra par la foi, mais par la foi au crucifié.

Mais un tel coeur doit se trouver au milieu d’une rose blanche, afin de montrer que la foi donne la joie, la consolation et la paix, bref : dans une rose car la foi ne donne pas la paix et la joie comme le monde.

C’est pourquoi la rose doit être blanche et pas rouge : la couleur blanche est celle de l’Esprit et de tous les anges.
Cette rose se trouve sur un champ bleu-ciel car une telle joie dans l’Esprit et dans la foi est un début de la joie céleste qui vient, mais qu’on peut déjà saisir en cela, et s’approprier par l’espérance, mais qui n’est pas encore dévoilée.
Autour d’un tel arrière-fond, un anneau d’or, car une telle béatitude dure éternellement au ciel, et n’a pas de fin.
Elle est plus précieuse que toutes les joies et que tous les biens, comme l’or est le plus haut et le plus coûteux des minerais. »

Description des composants :

  • La croix noire, symbole de la croix de Jésus-Christ.

Elle figure au centre de la rose, rappelant l’importance centrale de la mort du Christ. En effet, c’est la foi en la mort de Jésus sur la croix et en sa résurrection qui justifie et sauve.

  • Le cœur rouge, symbole du cœur des chrétiens.

Car la croix donne la vie au chrétien, qui à son tour doit aimer comme Jésus l’a aimé.

  • La rose blanche, symbole de la joie et de la paix.

La foi procure joie, consolation, et paix du cœur.

  • Les flammes dorées, symboles du Saint-Esprit.

Elles se trouvent entre les pétales de rose mais ne sont pas d’origine sur la rose de Luther, et sont parfois remplacées par des feuilles. Elles représentent les flammes de l’Esprit, descendues sur les apôtres le jour de la pentecôte. Elles montrent que l’esprit éclaire le chrétien, et le pousse à rayonner : aimer son sauveur et témoigner de sa foi. La prédication des apôtres portera du fruit, car l’Esprit secoue les cœurs et y amène un feu nouveau.

  • L’arrière-plan bleu, symbole du ciel.

Il montre que la joie issue de la foi est le début d’une nouvelle vie qui continue au ciel. Il s’agit de l’idée chère à Luther du « déjà et pas encore ».

  • L’anneau d’or, symbole de l’éternité.

Comme l’or qui ne rouille pas et qui est le plus précieux des métaux, il montre l’éternité de la vie céleste qui attend le chrétien.

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